Paul Delvaux
Paul Delvaux (1897, Antheit - 1994, Furnes)
Son milieu familial bourgeois belge demeure réticent aux goûts que manifeste le jeune Paul Delvaux pour la peinture aussi il accepte la voie de l'architecture, à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1916-1917). Grâce à sa rencontre avec le peintre Franz Courtens en 1919, ses parents acceptent de l'inscrire à la même Académie des Beaux-Arts mais en peinture, dans l'atelier de Constant Montald (1920-1924). Il participe alors à la vie artistique (expositions, revues, le groupe Sillon, rencontres...) et peint ses premières gares (1922). Delvaux travaille alors d'après nature, notamment au Rouge-Cloître, dans la forêt de Soignes, et expose en 1924 avec le groupe "Le Sillon", qui rassemble des artistes influencés par l'impressionnisme. Après cette période impressionniste, il évolue vers une période expressionniste que confirme la révélation d'une rétrospective Permeke (1930). Il subit cette influence de l'Expressionnisme flamand, notamment celle de Constant Permeke et Gustave De Smet, dont le rapproche sa conception du nu et de l'atmosphère particulière, faite de silence et de réserve, dans laquelle il se situe. Le nu et les lieux de sa révélation allaient devenir le thème par excellence de Delvaux. Mais c'est l'exposition surréaliste du Minotaure (1934) avec Magritte, Ernst, Dali et surtout de Chirico qui lui fait prendre conscience d'un nouvel univers où le rationnel, les conventions, les interdits sont, sinon abolis, du moins détournés par les voies de la poésie, de l'imaginaire, du symbole aussi, et par lesquelles Delvaux trouvera à la fois un exutoire à son anxiété et le miroir fidèle de son discours intérieur. Influencé par Ensor et par de Chirico, il fait la connaissance de René Magritte. Il doit à ces peintres, respectivement le sens d'un espace inquiétant à force de lumineuse évidence et la situation incongrue des figures, mais, dès 1937, l'essentiel de son art est fixé. En 1938, il participe à l'Exposition internationale du surréalisme à Paris. Cependant, Delvaux n'est pas à proprement parler un inventeur de formes. Dans un cadre strictement défini, où le jardin, la zone urbaine du nord, la ruine ou l'édifice antiques (son premier voyage en Italie en 1938) composent habilement leurs motifs, des femmes nues fort véridiques semblent attendre que le mâle ne les sorte de leur apparente léthargie ; celui-ci, souvent présent dans le tableau et correctement vêtu, les ignore totalement ou les examine avec des attitudes de vieil entomologiste, selon un type, de savant emprunté à Jules Verne. Après avoir participé à quelques expositions internationales, avec André Breton notamment, et préparé de nombreux décors de théâtre, il est devenu le professeur de peinture monumentale à l'Ecole nationale supérieure d'Art et d'Architecture (La Cambre 1950 à 1962). |
|
|