César Domela

Domela relief n 131 1970

Relief n°131, 1970. Huile et métal sur panneau, 120 x 80 cm

César Domela (1900, Amsterdam - 1992, Paris)

 

César Domela-Nieuwenhuis dont le père était politiquement très engagé dans l’extrême-gauche, a d’abord envisagé une carrière d’ethnologue. En 1918, après avoir obtenu son diplôme, il commence à dessiner. À la mort de son père, il s’exile à Ascona, emportant le livre Tao-tö-king. La passion qu’il nourrit pour Lao-Tseu semble déjà annoncer la pensée orientale dans son œuvre ultérieure. Dès 1921, Domela peint des paysages assez proches du cubisme synthétique et réalise des photomontages. Il part exposer à Berlin en 1923 pour la première fois avec le groupe Novembergruppe. Il quitte Berlin pour Paris la même année, et rencontre l’année suivant Piet Mondrian et Theo Van Doesburg, adhère à De Stijl et peint ses premiers tableaux abstraits. Il participe en 1925 à la grande exposition « L’art d’Aujourd’hui » et repart pour Amsterdam. S’enchaînent ensuite des rencontres avec des artistes du XXème siècle (Arp, Kandinsky, Hausmann, Ernst, Delaunay…), des expositions collectives, des participations à des revues comme Cercle et Carré, des expositions personnelles - Etats-Unis, France … César Domela  est un artiste incontournable du siècle dernier.

 Site web : www.c-domela.com

Ses débuts dans l’abstraction dans les années 1920 à Paris, qui fut l’un des berceaux de l’abstraction géométrique dans l’entre-deux-guerres, furent influencés par l'orthogonalité de Mondrian. Après s'être rangé du côté de Theo Van Doesburg en utilisant la diagonale quelque temps plus tard, des ellipses, cercles, arabesques, apparurent dans ses oeuvres, sans pour autant remplacer la ligne droite. « La calligraphie m’a complètement libéré de Mondrian », disait César Domela, lui qui porta un vif intérêt pour la spiritualité asiatique. Au début des années 1930, Domela abandonna progressivement la peinture à l'huile pour construire ses abstractions à partir de matériaux d’une diversité étonnante. Du bois à la peau de requin, en passant par le cuivre rouge, le daim et le rosier, Domela combina des matériaux insolites aux propriétés parfois antithétiques, en créant une coexistence surprenante de par leur dimension poétique, nouvelle pour l’époque. Du point de vue chromatique, Domela se libéra aussi du néo-plasticisme, hétérodoxe par excellence, et ne se limita plus aux couleurs dites primaires pour outrepasser les limites du néo-plasticisme. Gardant cette force propre aux artistes de son entourage (Mondrian, Arp, Hausmann…) de concilier géométrie et organicisme, Domela donna à son œuvre des qualités visuelles et tactiles, en dépassant la forme individualisée, inerte et non-plastique pour atteindre l’expressif et l’œuvre d’art.