Federica Matta

 

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Le jeu de l'oeil, 1994. Acrylique sur toile, 80 x 80 cm.

Federica Matta (1955, Neuilly-sur-Seine)

 

Elle passe son enfance à côté de Paris et voyage en Grèce, en Italie et aux Etats-Unis. Elle apprend de son père le monde intérieur des idées et des Grands Transparents et de sa mère une attention toute particulière au monde extérieur. En 1968, elle découvre l'art dans la rue, au travers des affiches et des écritures murales. Elle voyage beaucoup, et est invité en 1980 à la New York University Film School pour apprendre à faire un film. Elle peint ses premiers tableaux dans la même année à Los Angeles. En 1985, elle fait ses premiers bijoux qui seront exposés à la galerie Cremniter-Laffanour à Paris, suivis de ses grands dessins et des tableaux en 1987. Participe à des expositions à Bruxelles, Los Angeles, New-York. En 1989, elle est invitée à la Biennale de sculpture à Athènes, et y réalise diverses sculptures et installations. Elle participe par la suite à l'exposition de meubles, à un projet d'urbanisme, et continue l'exposition de ses peintures dans des galeries à Santiago, Paris, New-York... Elle conçoit plusieurs parcs de jeux tel le jardin de sculptures-jeux comprenant vingt-deux éléments entre 1 et 8 mètres Plaza Brazil à Santiago du Chili en 1993, ou des installations, comme celle de 1994, pour la station "Parque" du métro de Lisbonne, avec dix sculptures-arbres-colonnes, forêt de l'imaginaire, hommage aux découvertes et à la Déclaration des Droits de l'Homme.

"Nous pouvons remarquer dans l'œuvre de Federica Matta une attirance toute particulière pour ce qui est humain, animal et végétal, c'est-à-dire pour le vivant. L'inerte, le minéral se trouvent aussi en mouvement, comme des cheveux mêlés par le vent. Au fond, l'oeuvre qui nous montre le mieux ce nouveau paradoxe, celui du mouvement capturé, c'est la sculpture, qui acquiert parfois des dimensions presque monumentales. Sa sculpture nous parle avec plus de clarté d'une nouvelle préoccupation de l'artiste : au-delà des formes, des décisions statiques, nous voyons son attirance pour l'espace publque, celui partagé entre tous, pour la célébration, la participation, l'échange. En France, au Japon, au Portugal et au Chili, nous trouvons ses oeuvres sur des places et des terrains vagues chargés d'histoires différentes et de souvenirs qui nous renvoient aux notions principales de la sociabilité. Elles nous invitent aussi à repenser le rôle du jeu et de l'imagination dans les narrations collectives, parfois fantastiques, mais contenant toujours une forte teneur symbolique. Ainsi nous trouvons-nous face à des images dont l'appropriation nous est facilitée dès le premier regard mais qui se trouvent avoir les caractéristiques de monstres rieurs, d'êtres créés dans les jardins de l'imaginaire et de l'humour. "

Bartomeu Mari, Federica Matta, Abaya, Galerie Thessa Herold, 2006.